Le roi Messi

Lionel Messi est un peu plus entré dans l'histoire de son sport avec ce 4e Ballon d'Or, lundi. Mais l'Argentin ne veut pas encore entendre parler de légende.

Les années passent, les Ballons d'Or s'accumulent mais Lionel Messi ne change pas. L'Argentin n'est pas plus bavard en 2013 qu'il ne l'était il y a quatre ans quand il décrochait sa première récompense individuelle suprême. Lundi, au Kongresshaus de Zurich, le soir même où il est passé à la postérité, il ne s'est pas montré plus fantaisiste qu'à l'accoutumée. Son costume à pois mis à part, bien évidemment... Le joueur du FC Barcelone a eu le succès modeste. Question d'habitude. De nature aussi. Ses premiers mots sur scène ont été à destination de ses coéquipiers, de sa famille et de son pays, via sa sélection nationale. Classique. Du Messi dans le texte.

Quelques minutes plus tard, au détour de la zone mixte, trophée fermement ancré dans ses paumes, Lionel Messi s'est un tout petit peu plus livré sur son nouveau statut de recordman des Ballons d'Or glanés. L'international argentin, sourire en coin, a fait le tour des médias du monde entier pour inlassablement répondre aux mêmes questions. L'une concernant sa tenue vestimentaire, l'autre sa place dans l'histoire. Avec quatre sacres, un de plus que Johan Cruyff, Michel Platini et Marco van Basten, Messi a forcément fait un nouveau pas en avant. Mais à l'écouter, il n'est pas si grand que cela.

"Si Leo continue comme ça..."

Qu'on se le dise, Lionel Messi ne veut pas - encore - entendre parler de légende, celle dans laquelle il est déjà entré par la force des choses. "Je ne crois pas", coupe-t-il court quand on met le sujet sur la table. Avant d'ajouter : "Ce prix est très important. Mais je ne pense pas à ça, je pense aux titres. Le reste, on verra quand j'aurai terminé sa carrière." Autant dire que ce n'est pas demain la veille. Âgé de 25 ans, Messi entre à peine dans la force de l'âge.

Cela n'a pas échappé à Andres Iniesta, 28 ans, et une nouvelle fois dans "l'ombre" de son illustre coéquipier, sacré avec 41,6% des votes. Plus heureux pour Messi que déçu pour lui, l'unique buteur de la dernière Coupe du monde pense même déjà connaitre le nom du prochain lauréat, en janvier 2014 : "Si Leo continue comme ça, il ne laissera pas filer un cinquième Ballon d'Or consécutif. Il est unique." C'est rien de le dire. Et Vicente del Bosque ne voit pas les choses d'un autre œil. Le sacre du joueur formé au FC Barcelone est tout ce qu'il y a de plus normal : "C'est très bien. Un grand joueur". Pas besoin d'en dire plus. Les mots manquent. Les faits se suffisent à eux-mêmes.