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dimanche 24 juin 2012

Les idées reçues sur le sexe


Complexe et déroutante à la fois, notre sexualité nous échappe. Nous tentons pourtant d’en reprendre le contrôle, en nous confortant avec des idées reçues, des soi-disant vérités sur l’amour, des généralités qui ont la vie dure ! Pas tant que ça, peut-être. Le Dr Sylvain Mimoun les a répertoriées et décodées dans son Anti-guide de Sexualité. Zoom "vérité" sur six d’entre elles.


1 - Les femmes détestent les films pornos.
Faux ! Le porno n’est plus seulement une pratique d’hommes solitaires. De plus en plus de couples regardent ces films ensemble, pour mettre ensuite leur excitation en commun. Le Dr Sylvain Mimoun valide tout de même une forte attraction au masculin. Explications : "Il y a davantage d’hommes friands de pornos, que de femmes, pour la bonne raison que ces films sont conçus essentiellement par des hommes pour l’univers fantasmatique masculin".
Qu’on le veuille ou non, la pornographie comporte un réel intérêt pour les femmes : elle leur permet de reconnaître l’existence de la pulsion sexuelle brute, sans déni ni refoulement, ce qu’elles ont plus de mal à faire que les hommes. Un certain intérêt de leur part pour le porno pourrait donc révéler une réconciliation avec l’aspect pulsionnel de la sexualité, et non plus seulement la possibilité du grand amour comme émoustillant. D’où sans doute la vague de films X réalisés par des femmes, qui confirmerait cette tendance.
2 - Le sextoy est indispensable pour être libérée
Faux ! S’il a révolutionné l’image de la célibataire frustrée grâce à la série Sex and the City et son fameux Rabbit, la vogue des "vibro" n’est pas sans conséquence sur le couple. Le Dr Sylvain Mimoun en expose les risques : "Elire le sextoy en emblème d’une libération sexuelle serait réduire la sexualité à un acte mécanique et une pratique hygiénique".
Par ailleurs, la place qu’il occupe au sein du couple peut alimenter des discordes… autour du plaisir, et de l’orgasme. Un sextoy, lui, ne tombe jamais en panne et donne des orgasmes aux femmes qui plus est, intenses, rapides… ce qui n’est pas le cas à tous les coups avec un homme. D’où une rivalité qui peut s’installer, et augmenter la confusion.
Le docteur est formel : "S’il trouve sa place dans le couple, il peut renforcer une complicité, sans toutefois, rappelons-le, être incontournable pour une sexualité satisfaisante". La palme de la libération sexuelle ne revient donc pas à un lapin, ni un canard… aussi vibrants soient-ils !
3 - L’échangisme relance le désir
Faux ! Si les hommes et les femmes y trouvent un moyen de pimenter leur vie sexuelle, pourquoi pas ? Toutefois, le Dr Sylvain Mimoun nous alerte encore une fois sur un point : "Faire l’amour à plusieurs, voir et être vu, font partie des fantasmes les plus courants. Toutefois si le couple ne peut plus fonctionner seul dans sa chambre à coucher, ayant besoin de cette situation pour jouir, la liberté qu’il semble s’accorder devient alors un carcan". Voilà, c’est dit ! 
Selon lui, il faut aussi revisiter l’idée selon laquelle l’interdit relancerait le désir. Rien n’est moins sûr, à plus long terme, car tout interdit transgressé devient au fil du temps une banalité. Que va-t-il demain falloir inventer d’autre pour se stimuler ?
4 - Les préliminaires sont vraiment indispensables !
Ca se discute ! Pendant des siècles, la question des préliminaires pour les femmes ne se posait pas. C’est seulement quand elles se sont réveillées de leur long sommeil et ont souhaité avoir une vie sexuelle épanouie, qu’elles ont découvert qu’elles en avaient besoin. Sur ce sujet, le Dr Sylvain Mimoun est plus modéré : "Il est vrai qu’en général, elle a besoin de plus de temps pour que son désir s’éveille, et cela passe par les préliminaires". A bien y regarder, on découvre qu’ils durent en moyenne entre deux à trois minutes, quand les femmes disent qu’idéalement, elles en aimeraient une vingtaine. 
Le docteur suggère toutefois de rester ouvert, et rappelle que nombreuses aussi sont celles qui aiment aussi des rapports rapides, sans temps de préparation.
5 - Monsieur éjacule, donc il jouit.
Faux ! Cette idée reçue va dans le sens d’un plaisir masculin simple et uniforme. Or toutes les relations sexuelles ne sont pas de la même intensité. Explications du Dr Sylvain Mimoun : "Il est commun de reconnaître aux femmes toute une palette dans l’intensité orgasmique, mais ce qui est vrai pour elle, l’est également pour lui. S’il éjacule, il ne jouit pas toujours". D’ailleurs lors des explorations physiologiques du mécanisme, on enregistre bien des courbes différentes : la jouissance n’arrive pas exactement en même temps que l’éjaculation. A ce propos, les yogis dissocient les deux phénomènes et parviennent à contrôler leur éjaculation, pour retarder et augmenter leur plaisir.
6 - Varier les positions augmente le plaisir.
Faux ! Nombreux sont les couples qui pensent qu’il faut varier les positions pour décupler le plaisir et qui multiplient les pratiques sexuelles. Mais sommes-nous vraiment obligés de faire la brouette javanaise, le lotus empalé… pour bien faire l’amour ? Réponse du Dr Sylvain Mimoun : "Il m’apparait plutôt triste de croire que l’acte sexuel n’est valable qu’en accomplissant des prouesses techniques, alors que l’important n’est pas tant le changement de position que l’émotion qui circule dans la relation". 
Notre expert nous signale que si finalement la position du missionnaire est la plus utilisée, ce n’est pas par hasard, ni par manque d’imagination. Ainsi les deux partenaires sont face à face, ils peuvent s’embrasser, se parler… s’aimer en quelque sorte. La bonne voie ? Adopter celle qui vous convient, bien sûr !


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