L'ex-président égyptien Hosni Moubarak est dans le coma après avoir été victime d'une attaque cérébrale, ont indiqué mercredi 20 des sources médicale et militaire, démentant ainsi sa "mort clinique" annoncée par l'agence officielle Mena.
Un peu plus de deux semaines après la condamnation à perpétuité de H. Moubarak, 84 ans dont 30 ans à la tête de l’Égypte, pour la mort de manifestants durant le soulèvement qui l'a renversé en février 2011, l'agence officielle Mena avait annoncé mardi 19 juin au soir que Hosni Moubarak était "cliniquement mort". Une déclaration démentie par des sources médicales et militaires par la suite.
La télévision d'Etat a indiqué qu'un communiqué officiel serait "bientôt" diffusé sur la santé de l'ancien président. Son épouse Suzanne s'est rendue à l'hôpital pour être à ses côtés.
UNE SANTÉ DÉCLINANTE
L'ancien président égyptien avait auparavant été transféré en ambulance de l'aile médicalisée de la prison de Tora, dans le sud du Caire, vers l'hôpital militaire de Maadi, à quelques kilomètres de là, après une attaque cérébrale selon la Mena. Sa santé aurait commencé à décliner après son incarcération, des sources de sécurité faisant état de dépression aiguë, de difficultés respiratoires et d'hypertension.
Sa famille avait demandé son transfert dans un hôpital comme c'était le cas avant sa condamnation le 2 juin à la prison à vie pour la mort de manifestants en janvier-février 2011, mais une telle mesure aurait mis en colère de nombreux Égyptiens, déjà furieux que Hosni Moubarak ait échappé à la peine capitale.
UN CONTEXTE POLITIQUE TENDU
Ce qui arrive à Moubarak "est un châtiment divin. Dieu ne pardonne pas à ceux qui ont fait du mal à leur peuple. Dieu ne pardonne pas à ceux qui ont tué des innocents ", a réagi un instituteur qui manifestait toujours place Tahrir au Caire comme des milliers d'Egyptiens dans la journée contre le "coup constitutionnel " des militaires au pouvoir.
Ces derniers viennent de s'octroyer de vastes pouvoirs leur permettant de rester aux commandes quelle que soit l'issue de l'élection présidentielle. Election dont les deux protagonistes, le Frère musulman Mohammed Morsi et l'ancien Premier ministre de M. Moubarak Ahmad Chafiq, assurent chacun avoir gagné. Les résultats officiels sont attendus jeudi.
Le prochain chef de l'Etat se trouvera en pratique dans l'incapacité de faire passer la moindre loi sans l'assentiment des militaires, qui ont décidé de récupérer à leur compte le pouvoir législatif à la suite de la dissolution de l'Assemblée du peuple, dominée par les islamistes.
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