L'état de l'autre fillette blessée est "stabilisé". Quatre personnes ont été retrouvées tuées par balles mercredi sur un parking forestier de la commune de Chevaline.
Une fillette de quatre ans a été retrouvée prostrée dans la nuit de mercredi à jeudi 6 septembre au fond de la voiture visée par une fusillade ayant fait quatre morts et une blessée grave en Haute-Savoie, des vacanciers britanniques en camping dans la région.
Huit heures prostrée sous le corps de sa mère
L'enfant a été retrouvée vivante mercredi vers minuit dans la BMW break britannique dans laquelle les trois autres passagers ont été retrouvés tués par balles en Haute-Savoie, a indiqué le procureur d'Annecy Eric Maillaud. Huit heures se sont écoulées entre le massacre et la découverte de la fillette survivante. Un délais qui s'explique par le fait que la scène a été "gelée" dans l'attente de techniciens parisiens : "On avait pour consigne de ne pas entrer dans le véhicule pour ne pas modifier le positionnement des corps", a expliqué le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann, qui commande la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry.
"Elle est restée sous les corps, prostrée pendant près de huit heures et n'a pas bougé pendant tout ce temps-là. On n'a pu la trouver qu'à partir du moment où on a eu accès à la scène du crime", c'est-à-dire après l'arrivée des techniciens de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (l'IRCGN), venus de Paris, a-t-il ajouté.
"La petite parlait en anglais. Elle a entendu des bruits, des cris mais elle ne peut pas en dire plus, elle n'a que quatre ans", a précisé Eric Maillaud.
Le pronostic vital de sa soeur ne serait plus engagé
"Il va de soi que les deux fillettes sont protégées" par les forces de l'ordre, a ajouté le procureur, évoquant la soeur aînée, transférée dans un état grave à l'hôpital de Grenoble et dont les jours ne sont plus en danger. "Toutes les précautions ont été prises pour qu'elles soient encadrées, soignées et protégées dans les meilleures conditions possibles". Il a refusé de préciser le lieu où a été placée la cadette.
L'état de l'autre fillette blessée est "stabilisé", a-t-on appris jeudi auprès de la gendarmerie, qui a précisé que "son pronostic vital ne semblerait plus engagé". Les médecins "envisagent qu'on puisse l'entendre dans les prochains jours", a indiqué le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann.
Quatre morts et une quinzaine de douilles
La famille britannique, dont l'identité faisait peu de doutes jeudi matin, était en vacances dans un camping de Saint-Jorioz sur les bords du lac d'Annecy. "Les trois corps retrouvés dans la voiture pourraient être le père, la mère et la grand-mère", a déclaré le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann. "C'est en tout cas la composition de la famille telle que décrite par les occupants britanniques du camping de Saint-Jorioz qui ont signalé leur disparition mercredi soir", a-t-il ajouté.
Le quatrième mort est un cycliste, habitant d'une commune voisine, qui gisait mort à l'avant droit de la voiture, non loin de la fillette grièvement blessée. Les victimes ont été découvertes par un cycliste mercredi après-midi dans leur BMW, sur ce parking forestier de la commune de Chevaline.
Quand le témoin à vélo a découvert la scène de crime, le drame venait alors visiblement tout juste de se produire, le témoin ayant été dépassé un peu plus tôt sur la route par le cycliste retrouvé tué. Les enquêteurs n'ont pas souhaité révéler si le témoin avait croisé le véhicule du tueur. Celui-ci a été aperçu par plusieurs témoins, selon les premières éléments de l'enquête.
La piste criminelle privilégiée
Une quinzaine de douilles ont d'ores et déjà été retrouvées sur les lieux du crime, provenant d'une arme de type pistolet automatique.
"Compte tenu de ce que l'on voit, il est certain que la piste criminelle est à mettre en numéro un", a estimé le procureur d'Annecy. "Après, toutes les pistes sont possibles, ça pourrait être aussi dans l'absolu un drame familial, ce n'est pas à exclure", a-t-il ajouté.
Les médias britanniques se sont emparés de l'affaire dès mercredi soir, après la révélation que la plaque d'immatriculation du véhicule était britannique. "The Independent" et le "Mirror" évoquent l'hypothèse d'un braquage qui aurait mal tourné, tandis que "The Telegraph" parle d'assassinats, prémédités donc, par un tueur soucieux de ne laisser aucun témoin derrière lui, des hypothèses que les enquêteurs n'avancent pas pour l'heure.
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